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Ber\in

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D'après le codex éponyme de Boris Bouscayrol

10 jours, c'est le temps passé à Berlin pour une expédition créative d'après le roman cyberpunk de Boris Bouscayrol : Ber\in, la rencontre des frères humains. Nous étions les hommes-lions, les fantômes d'une réalité alternative, des adeptes d'un jeu vidéo prônant une vérité nouvelle sur la nature du passé. Nous avons poursuivi la hyène et observé les Neanders, nous avons découvert les lieux mythiques où les drames se mêlaient dans la matière noire et les avons explorés selon nos propres préceptes sous le vif des caméras. Le terrain se transforma en pur support de l'expérimentation. Bientôt, ce n'était plus qu'une course aux tracts, aux tags, au HAG : placardant sur la tapisserie des murs une couche prête à s'effondrer d'une revendication Sapiens & Co. Le temps sous la bière Jackot-Master diffusait des horizons alcooliques dans la gueule de bois des retards du matin, et les visages sans fin se perdaient au labyrinthe des ruelles. Par les langues emboîtées d'un dialecte pluri-culturel neuf, l'échange s’opérait, et à force d'art, le spectacle était là, prêt d'un théâtre au bord de la ruine. Le public rabattu reçu de plein fouet l'hétéroclite des compétences rétro-vidéo-néo-projective, ballet de lumière et ombres dans la musique... La réalité déboulonnée par les hommes-lions se révélait puissante et sa tête déchira les mots de sa nature impitoyable, annihilant la performance par le désespoir. Un coup de rein et seconde tentative en chant de signe, la générale succédait à la première et l'ultime grattage de basse abstint le commentaire par le rythme de mains efficaces.

Les hommes-lions de Ber\in se sont rassemblés durant dix jours et nuits dans un pont entre les réalités à l'occasion de la fête du solstice. Nous avons retranscris une valeur de 4-bit, la moitié en vidéo, l'autre n'est plus accessible à cause de votre temporalité.

Holocauste, Dez 2013

Nous sommes là où vous devriez soupçonner notre présence. Nous sommes éloignés de vos concepts, de votre technologie désuète et vous ne voyez que des fantômes ? L'inexistence vous observe silencieusement...

Ber\in, Dez 2013,

Vous pervertissez la vie sans vous révolter tant votre nature imagine votre race supérieure. Étouffer la vérité vous rend réel, vos pupilles ne frémissent d'aucuns doutes ! Pourtant, vos choix conduisent à l'aliénation de votre condition, et donc, à votre disparition...

Zoologischen, Dez 2013

D'autres possibilités existent. La notre oblige au nouvel ordre. Pensez vous pouvoir lutter sans connaître nos règles ? Connectez vous à la Source et battez vous, sinon vous ne serez qu'un décors... Prenez place dans la survie !

Nikolakirche, Dez 2013

Douteriez vous de notre suprématie ? C'est votre ville entière qui se plie sous le rythme des flux internet... Bande passante où ville ! Nous disposons de ce que vos autorités n'auraient jamais rêvés en terme de surveillances... Et nous les surveillons.

Der Fernsehturm, Dez 2013

Que vous gagniez ou perdiez, vos bâtiments toujours retournent à la ruine. Où certains voient des gravas, d'autre entendent la voix de l'éphémère murmurer à nos guides, que les tribus se sont rassemblés sous vos constructions.

Teufelsberg, Dez 2013

Assez d'être autre, nous exigeons ce pourquoi nous sommes là : nous déclarons notre droit animal, Neanders. Ne soyez pas choqués par votre société habitée de l'erreur, et apprenez comment ramper avant de marcher dans la Source...

Ber\in | Dez 2013-12

Profitez d'une faille qu'entrouvre la réalité audiovisuelle et soyez heureux de cette tolérance. N'ignorez pas : l'opportunité est rare pour qui n'a jamais été connecté, alors partagez !

Kule Théâtre, Dez 2013

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Captation et montage par Dorian Clair Musiques : HAG. L'angle de Carl Gathmann. Je remercie mes frères humains : Val, Paulo, Mimi, Loko, Fennec, Jean-loup Fourure, Kinect, Dirk, Clarisse Liebling, Seb, Regis, Christophe et Boris ! Un grand merci également à Martin, Dorothea, Sebastian et Nicole !

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Lettre à M Bouscayrol

 

Qu'il est étrange de se retrouver à lire Ber\in à Berlin en compagnie de l'auteur et durant le solstice dans le but de créer autour de cette méta-fiction trans-médiatique... J'aurais quelques discernements critiques à apporter même si ma lecture s'est faite dans la précipitation. A commencer par la forme du livre surmonté d'un système d'anneaux autour desquelles les pages tournent. L'immense avantage est d'offrir une lecture similaire à une liseuse : une page unique, sans ombres, et invalidant la perte de la page. Néanmoins, c'est dans la conservation que je reste septique : en effet, les pages peuvent facilement s'arracher, se tâcher et le livre encaisse le monde extérieur sous tous les angles. Il n'y a pas de tranches pour le classement, et les anneaux feraient perdre de la place à la bibliothèque. L'idée rend le livre sensiblement unique ! Structurellement, la gradation du récit rend la forme fonctionnelle : la fin renvoie au début et inversement en plusieurs strates sensibles et équilibrés. L'aperçut de l'univers y est comme le tableau d'un paysage impressionniste à la différence que l'écrit pose des touches moins visibles. En effet, la multiplicité des lieux et des personnages rends une impression de réalité imminente, mais leurs multiplications rend la compréhension difficile. Il faut simplifier la tâche au lecteur, offrir une temporalité linéaire, viser des protagonistes moins nombreux (mais avec plus d'importance) et faire en sorte que celui qui ne connaît pas Berlin soit mieux guidé dans le dédale, afin que son ressentit soit total. Les paragraphes sont parfois inégaux, c'est peut-être là une affaire de goûts personnels, mais pour moi, l'action est le moteur de l’intérêt et passer trop de temps dans l'explication du canevas, au risque de quelques répétitions rend de la lourdeur, là où une attaque de hyènes fait frémir. Il s'agit de donner aux scènes la présence d'un enjeux, qu'il soit romantique, décadent ou satirique. Que le lecteur prenne parti et trouve son plaisir à suivre le déroulé des péripéties, à s'arrêter sur un détail et à repartir encore plus fort d'entre les lignes. Il n'en reste pas moins un impressionnant travail surtout lorsque l'on sait que c'est une première œuvre. La difficulté de la seconde seras de se détacher de la première pour évoluer car autant de pages marquent et il ne faut pas s’encroûter... Pour autant, je suis confiant et j’attends la prochaine avec grand intérêt !

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